Communiqué de presse : lancement de la campagne « Dear Greenpeace »

Une jeune gréviste pour le climat de 18 ans lance une action en justice pour défendre la place de l’énergie nucléaire dans la taxonomie verte de l’UE

Greenpeace devrait abandonner son opposition à l’énergie nucléaire et concentrer ses ressources sur la lutte contre les combustibles fossiles. C’est ce que demande une nouvelle campagne menée par Ia Aanstoot, une jeune gréviste pour le climat suédoise de 18 ans, qui a déposé cette semaine des documents auprès de la Cour européenne de justice afin de défendre, face à une action judiciaire de Greenpeace, la place de l’énergie nucléaire dans la taxonomie de l’UE en matière de finance durable.

La campagne Dear Greenpeace, menée par Ia Aanstoot et ses collègues de cinq autres pays, fait suite à l’annonce faite par Greenpeace International en avril 2023 de faire appel de la décision de la Commission européenne d’inclure l’énergie nucléaire dans la taxonomie de l’UE. Selon Ia Aanstoot, cette décision sert les intérêts des combustibles fossiles plutôt que l’action en faveur du climat.

Ia Aanstoot, 18 ans, ancienne élève gréviste pour le climat, a entamé une action en justice pour mettre fin à l'attaque de Greenpeace contre l'énergie nucléaire. Crédit photo : Rowan Farrell.

Dans sa requête envoyée cette semaine à la Cour européenne de justice, elle demande à être considérée en tant que « partie intéressée » dans la bataille juridique à venir entre la Commission et Greenpeace. Ce statut, s’il est accordé par la Cour, permettrait à Ia Aanstoot et à d’autres militants pro-nucléaires de fournir un témoignage d’expert en faveur de l’énergie décarbonée qu’est le nucléaire et de son rôle dans la décarbonisation de notre société.

François Jaffré, 24 ans, étudiant français en relations internationales qui a décidé de se joindre à Ia Aanstoot dans son action contre l’antinucléarisme de Greenpeace.

François Jaffré, étudiant français de 24 ans, déclare : « Rester antinucléaire est un choix qui va à l’encontre du climat et que tout écologiste raisonnable devrait éviter. La jeune génération, à laquelle j’appartiens, ne devrait pas reproduire les erreurs des écologistes du passé ».

« Greenpeace possède un grand potentiel qui pourrait être utilisé à d’autres fins et pour la véritable lutte en faveur du climat. Il ne s’agit pas de s’opposer directement à Greenpeace, mais plutôt de les inviter à collaborer pour promouvoir à la fois le nucléaire et les énergies renouvelables ».

Le groupe des jeunes dirigé par Ia Aanstoot, qui a passé trois ans à faire grève de l’école chaque vendredi dans le cadre du mouvement « Fridays for Future » dirigé par Greta Thunberg, ne se contente pas de défendre le rôle de l’énergie nucléaire dans la taxonomie. Aanstoot et ses collègues lancent également une pétition demandant à Greenpeace de cesser toute activité de campagne contre l’énergie nucléaire – qui, selon eux, est propre, sûre et nécessaire pour prévenir la dégradation du climat.

De jeunes activistes climatiques de la campagne Dear Greenpeace manifestent ensemble en Suède. Crédit : Rowan Farrell.

L’action en France est coordonnée par les associations RePlanet France – les écohumanistes et Voix du nucléaire, qui se sont associées pour défendre l’impartialité et la science dans l’élaboration des politiques énergétiques des pays membres de l’UE. Les Voix du nucléaire étaient à l’origine d’une première action devant le siège de Greenpeace France en juin 2020, pour rappeler à Greenpeace et à ses partisans que l’énergie nucléaire est une source d’énergie décarbonée aussi propre que l’éolien ou le solaire.

L’énergie nucléaire est actuellement la plus grande source d’énergie propre dans l’UE [2], produisant 21,9 % de l’électricité de l’Union en 2022. Des pays comme la France et la Suède ont connu une décarbonisation rapide de leur production d’électricité grâce à l’énergie nucléaire, et les pays qui utilisent le nucléaire en Europe bénéficient systématiquement d’émissions moindres que ceux qui n’en ont pas.

Aanstoot dirige une équipe de jeunes qui se sentent déçus par la position anti-scientifique de Greenpeace en ce qui concerne le nucléaire. Selon eux, la position antinucléaire de Greenpeace était peut-être compréhensible il y a 40 ans, mais le fait qu’elle n’ait pas été actualisée face à la crise climatique met en péril leur avenir.

Parmi les autres jeunes activistes climatiques qui participeront à l’action, citons : Ariel Marchel (14 ans), élève polonaise et membre d’Extinction Rebellion ; Filip Auvoja (17 ans), élève suédois ; Julia Galosh (22 ans), biologiste polonaise ; François Jaffré (24 ans), étudiant français en relations internationales ; Ellen Ojala (26 ans), étudiante finlandaise en sciences politiques ; et Freek van der Heide (23 ans), étudiant néerlandais en droit.

________________________________________________________________

Notes aux rédacteurs :

  1. Le 9 septembre 2022, Greenpeace a demandé à la Commission de revoir sa décision sur l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie. La Commission a rejeté cette demande le 8 février 2023, ce qui a conduit Greenpeace à demander au Tribunal de l’UE d’annuler la décision de la Commission de février 2023 et de déclarer invalide l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie de l’UE. Pour plus de détails sur l’action en justice de Greenpeace, cliquez ici.
  2. La campagne Dear Greenpeace est d’accord avec Greenpeace pour dire que le gaz n’aurait pas dû être inclus dans la taxonomie de l’UE et intente une action en justice pour défendre l’inclusion de l’énergie nucléaire uniquement.
  3. Les jeunes du monde entier sont plus favorables au nucléaire que les générations plus âgées. Les données recueillies dans huit pays sur trois continents par le rapport The World Wants New Nuclear ont révélé que 61 % des 18-34 ans sont favorables à la construction de nouvelles centrales nucléaires et que 15 % seulement s’y opposent [2].
  4. La campagne Dear Greenpeace est financée par RePlanet. RePlanet est entièrement financé par la philanthropie et n’accepte strictement aucun financement de l’industrie ou des partis politiques. Son principal donateur en 2022/23 était la Quadrature Climate Foundation. Une déclaration de transparence et les statuts de RePlanet sont disponibles à l’adresse suivante : https://www.replanet.ngo/whoweare. RePlanet France est financé par une allocation des fonds de la subvention reçue par RePlanet Alliance de la part du QCF.
  5. Greenpeace dispose de ressources considérables. Greenpeace International a un budget annuel combiné de 92 millions d’euros. La campagne Dear Greenpeace, financée par le mouvement RePlanet, qui bénéficie d’un financement charitable, dispose actuellement d’un budget total de moins de 30 000 euros.


Le site web de la campagne : https://www.replanet.ngo/deargreenpeace

Sources :
[1.] https://www.consilium.europa.eu/en/infographics/how-is-eu-electricity-produced-and-sold

[2.] http://thirdway.imgix.net/The-World-Wants-New-Nuclear.pdf

À propos de RePlanet

RePlanet est une nouvelle ONG environnementale mondiale, financée par des fonds caritatifs, qui mène des campagnes dans 15 pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie-Pacifique. Rassemblée autour de la philosophie émergente de l’écohumanisme, RePlanet est la seule ONG environnementale à promouvoir l’utilisation de technologies telles que l’énergie nucléaire avancée, l’agriculture cellulaire et l’édition de génome. Son objectif est de voir 50 à 75 % de l’Europe reverdir, l’élevage repensé, le climat apaisé et l’abondance énergétique atteinte dans les pays du Sud.